Vincent en Neo495, à la Finale des 4 Nations 2013

Communication Classe

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Bonjour, Etant licencié par le biais de l’association Voiles au Large de Marseille, je vous fais part de mes activités.

Me voila reparti pour une nouvelle aventure à bord du Néo495. Pour cette 2nd étape de la saison 2013, je suis retourné sur le lieu de ma toute 1ère régate, à Bruxelles en Belgique pour participer cette fois-ci à la Finale du Tournoi des 4 Nations Neo495 2013. Cet événement est organisé par l’école de voile du « Bruxelles Royal Yacht Club » que dirige Mady FOBERT, et soutenu par la Class Neo495.

Je participe à cet événement avec le Neo « Géronimo » mis à disposition par l’entreprise Coques en Stock. Cependant je cours avec fierté sous les couleurs de l’association Voiles au Large.

Pour cet événement, 7 Neo495 sont attendus avec 2 équipages suisses, 3 équipages belges, 1 équipage anglais et 1 équipage français. Sur les bateaux suisses j’ai retrouvé avec grand plaisir mes rivaux et amis Georges et Patrick ainsi que David et Olivier. A bord des Neos belges, Mathieu, Alizée et leur coach Philippe, Christian et sa fille Virginie, Manu et son coach Théo. Sur le navire anglais mon cher Andy avec qui j’avais navigué lors de mon 1er événement en 2011, accompagné de son père Cédric. Sur le Neo français, le fidèle équipage de choc, Alain et moi-même.

Je n’ai pas navigué depuis 5 mois, depuis le Championnat de France de voiles légères. Serai-je à la hauteur malgré l’absence de préparation et d’entraînement ? Tant pis, il faut se jeter à l’eau.

Mercredi 25 septembre, l’aventure commence avec un Marseille – Lunel pour retrouver la famille  INZELRAC, en passant par Avignon grâce à la magie de la SNCF. Arrivé à Lunel, j’ai participé à la préparation des 2 bateaux, le « Geronimo » et le Neo d’Andy. Nous avons fait l’inventaire du matériel nécessaire. Les 2 navires ont été lustrés afin qu’ils glissent à la perfection sur l’eau. Les bateaux attelés sur remorque, nous étions prêts. Nous sommes partis avec un peu de retard sur le planning prévu, sur les coups de 1h du matin, cap sur Bruxelles.

Jeudi 26 septembre, après 1130 km et 14h de voyage avec 2 pauses bullage, nous sommes arrivés à l’école de voile du « Bruxelles Royal Yacht Club » sur les coups de 15h. Les équipages suisses et belges étaient déjà en train de s’entraîner sur le canal. C’est toujours chouette de voir la danse des Neos sur l’eau. De notre côté, nous avons retrouvé Andy et son père qui nous attendaient avec impatience. Les bateaux ont été dessanglés puis grutés pour la mise à l’eau. Sur les pontons de l’école de voile du B.R.Y.C nous avons poursuivi leur préparation par la mise en place du mat, de la bôme,… Pas le temps de finir, nous étions conviés au cocktail de bienvenue. J’ai retrouvé avec grand plaisir l’équipe suisse et rencontré les équipages belges. Ce cocktail de bienvenue avait un air de retrouvaille bien agréable.

Vendredi 27 septembre, 9h, après une nuit atypique, nous retrouvions tout le monde sur le quai pour une 1ère journée de navigation. Cependant la préparation des Neos en toute solidarité a repoussé les premières manches en début d’après-midi. Après un bon petit casse croûte préparé par mes rivaux suisses (peut être un piège !?!) suivi d’un briefing sur le parcours et les règles de courses, nous avons pris la mer ou plutôt le canal, d’assaut. Je ne savais pas comment nous allions naviguer après 5 mois d’abstinence, mais c’était reparti. Nous avons juste eu le temps de faire 2, 3 bords et le signal sonore des 5 minutes retentissait. J’étais attitré au poste de barreur, Alain s’occuperait des voiles. Nous longions la ligne de départ à la recherche du bon placement pour s’élancer dans la course. La minute arrivait et nous décidions de partir à la bouée côté tribord. PIM PAM POUM !! Le départ est lancé. Sur le coup, ce départ ne paraissait pas super maîtrisé, pourtant nous étions bien placés. Malgré un vent faible, nous faisions un joli près venant raser les murs délimitant le canal. Après 4 bords, notre bateau passait la bouée au vent en 2nd position, derrière l’équipage anglais. C’était parti pour l’envoi du spinnaker par Alain. Au vu du vent faible, difficile de le tenir, ce spi. Il se dégonflait, nous obligeant à prendre l’allure de largue. Le voilier anglais gardait la 1ère place sans utiliser le spinnaker ! Un peu rageant comme situation et stimulant à la fois. Après avoir passé la bouée sous le vent nous foncions vers la bouée de dégagement sous une allure de travers. Nous naviguions juste à 3 longueurs des anglais. Ils franchissaient la ligne d’arrivée, vainqueur de cette 1ère manche et la 2nd place était pour nous. Sur la 2ème manche nous nous retrouvions en bisbille avec Georges et Patrick sur toute la course. Nous les croisions sur les allures de près et nous nous retrouvions côte à côte sur les redescentes au vent, aux limites des règles de course. Nous passions la bouée sous le vent juste derrière eux. Ils nous menaient de pas grand-chose. La bouée de dégagement passée, nous finissions 3ème au passage de la ligne d’arrivée malgré notre acharnement. Une 3ème manche a été lancée. Un œil sur le plan d’eau et sur les autres concurrents, l’autre sur la montre. A 20 secondes du départ, nous bordions les voiles. Le bateau lancé, nous franchissions la ligne pile poil au signal sonore. Nous remontions au près vers la bouée au vent faisant attention à croiser intelligemment les autres navires. Je ressentais de mieux en mieux le vent adonnant. Nous faisions un bon cap. Près du mur, un phénomène particulier se passait. Le vent paraissait dévié et notre bateau longeait le mur sur quelques mètres. L’inertie jouait aussi son rôle. Nous nous en amusions. Nous passions la bouée au vent en compagnie de nos fidèles rivaux suisses, Georges et Patrick. La 2nd place était mise en jeu. Les 2 spinnakers gonflaient, chacun essayait de gagner quelques centimètres sur l’autre. Le spi de mon coté, je tentais d’être des plus minutieux sur son réglage. Choquant l’écoute lorsque le vent s’intensifiait pour bien gonfler le spi, Bordant celui-ci quand le vent devenait faiblard, nous optimisions comme ça notre trajectoire, évitant de trop lofer. Nous nous retrouvions malgré tout côte à côte au passage de la bouée sous le vent. Cette fois-ci j’avais gagné le droit d’affaler le spi de mon côté, l’angoisse. Alain relâchait l’amure, je récupérais aussitôt le bas du spi. De suite il laissait filer la drisse et je récupérais du mieux que je pouvais l’ensemble du spi qui terminait non pas dans l’eau mais sur moi dans le bateau. C’était déjà mieux. J’ai mis un certain temps à m’en dépêtrer. Pendant ce temps là Alain gérait la barre, les voiles et la bataille avec nos rivaux. Je refis surface, nous avions déjà passé la bouée de dégagement et nous remontions vers la ligne d’arrivée. Voiles toutes bordées, nous passions la ligne d’arrivée en 2nd position une fois de plus. Une 4ème manche a été lancée. Longeant la ligne nous cherchions la meilleure place pour le départ, la meilleure stratégie. Mais à moins d’une minute nous étions gênés par un autre concurrent, nous obligeant à empanner. Ayant perdu toute notre vitesse, au signal sonore nous n’étions pas dans le coup. Nous passions la ligne de départ en queue de peloton. Qu’a cela ne tienne, nous étions bien décidés à remonter tous les bateaux. Plus je naviguais, plus l’allure au près était un bonheur. Léger sur la barre, j’étais à l’écoute du vent. Dès que celui-ci adonnait je grattais quelques degrés précieux. Essayant d’anticiper le comportement du vent, je lofais et abattais avec le plus de finesse possible. Au passage de la bouée au vent nous avions repris déjà 2 places sur les 6 bateaux. Sur la redescente au vent, le spi envoyé du coté d’Alain, j’essayais d’optimiser notre trajectoire pour gagner du terrain sur les concurrents. A la bouée sous le vent, nous nous glissions juste devant un équipage belge et gagnions une nouvelle place. Sous l’allure de travers nous filions vers la bouée de dégagement pour remonter au près sur la ligne d’arrivée. Juste devant nous le bateau anglais franchissait la ligne d’arrivée. Nous avons fini en 4ème position sur cette dernière manche de la journée. Nous avons retrouvé le quai puis dégréer les bateaux. A terre j’ai pu découvrir que lors de 3ème manche nous n’avions pas pris la bouée de dégagement et étions de ce fait DSQ, disqualifié, dommage. Cette journée s’est poursuivie par un diner bien mérité, dans la convivialité, offert par l’école de voile du BRYC.

Samedi 28 septembre, après une bonne nuit d’hôtel, nous regagnions le club de voile du BRYC sur les coups de 9h. Une brume épaisse s’était installée sur le canal, ce qui lui donnait un certain charme, un petit côté mystérieux. Pas évident pour naviguer, il fallait attendre que ça se découvre un peu. Nous avons eu finalement une bonne partie de la matinée pour préparer les bateaux, la brume n’avait pas l’air décidé de nous quitter. Le vent avait, lui, fait une petite grasse matinée. Il fit son apparition sur les coups de 10h30, 11h, chassant progressivement la brume. Après un court briefing annonçant 2 tours par manche, nous avons rejoint le plan d’eau. Le vent s’était bien réveillé à notre plus grand plaisir. Nous retrouvions les 6 autres concurrents tournant autour de la ligne de départ, impatients d’en découdre. Une 1ère manche a été envoyée. Les croisements entre Neos dans les 5 minutes de procédure s’avéraient plus sport que la veille. Nous redoublions de vigilance. Ayant oublié la montre, je comptais les secondes de la minute de départ et annonçais à mon équipier 30s ! 20s !10s ! Bien positionnés nous faisions un beau départ tribord amure, prioritaire sur les bateaux bâbord amure. Les sensations de remontée au vent semblaient décuplées. Je profitais des petites rafales pour gagner des degrés. Nous faisions des longs bords utilisant toute la largeur du canal. Anticipant le croisement avec les autres concurrents,  nous enroulions la bouée au vent derrière nos amis suisses. Tout spi gonflé, nous tentions de garder la trajectoire la plus directe sur la bouée sous le vent. Au passage des 2 bouées sous le vent, Nous étions toujours à une longueur de Georges et Patrick. Sur la 2nd remontée au vent, nous étions gités au taquet. Le bateau filait sur l’eau. Nous nous servions de toute la largeur du canal. Notre choix stratégique nous permit de passer devant nos amis suisses à la bouée au vent. Sur la redescente au vent, le 2ème bateau suisse était juste à 2 longueurs devant. Nous nous sommes calés juste dans son sillage pour lui prendre le vent. Cela nous a permis de remonter à sa hauteur. Cependant ils étaient les 1ers engagés dans la zone pour enrouler la bouée sous le vent. Juste derrière, nous filions, le spi rangé, toutes voiles bordées, sur la bouée de dégagement. Un petit près serré ne suffit pas à remonter nos rivaux suisses, nous passions la ligne d’arrivée en 2nd position. Une 2nd manche à été lancé. L’absence de montre a fait que je me suis remis à compter la minute de départ. Encore une fois nous partions pleine balle au signal sonore. Sur la remontée au vent, je ressentais le vent adonnant, de ce fait le bord le plus favorable. Le bord bâbord devenait le plus intéressant, le vent nous permettait de gagner des degrés mais il restait risqué lors des croisements avec d’autres voiliers, règle n°10. A la bouée au vent nous revivions le même scénario qu’à la précédente manche. Côte à côte avec le bateau suisse nous redescendions, spi gonflé. Cette fois-ci nous passions la bouée sous le vent juste devant lui. Après un passage éclair de la bouée de dégagement, nous remontions toute frappe, à la poursuite du 2nd bateau suisse. Malgré notre acharnement, notre détermination, celui-ci restait bien devant. Nous finissions en 2nd position une nouvelle fois. Il était temps de rentrer au club pour casser la croute, les émotions ça creusent.

Après un bon sandwich ou 2 plutôt, avec des lasagnes aussi et… bref merci Mady, nous sommes repartis sur l’eau pour 2 nouvelles manches. Le vent n’avait pas faibli, bien au contraire. Nous revoilà sur la ligne de départ, dans un méli-mélo de voiliers. Nous longions la ligne en cherchant le bon départ à mettre en place. Nous décidions de partir au dessus de la bouée de départ tribord pour prendre de la vitesse et passer la ligne lancés. Pas top, nous nous retrouvions dans la flotte de bateaux, tous, tribord amure.

Arrivant sur le mur du canal, l’équipage suisse et nous, avons dû virer bâbord amures, nous retrouvant sur la route prioritaire de l’équipage belge, (ayant à choisir entre le mur ou le contact avec un autre Neo, lourd en conséquences et en gelcoat)

L’équipage suisse et le notre, faisions malgré nous un refus de priorité au Neo495 belge de Philippe. Les Belges porterons réclamation contre nous et l’équipage suisse.

Nous arrivions finalement à nous détacher de la flotte. Remontant au vent nous faisions un bon près serré. Nous passions la bouée au vent dans les 3 premiers. Sous spi la redescente se déroulait tout en finesse. A la bouée sous le vent, le combat était rude avec les 2 autres bateaux. Nous allions tout jouer sur la 2nd remontée au vent. Sur l’allure de près, nous gagnions du terrain sur les autres concurrents et passions la bouée au vent en 2nd position. Jusqu’au bout nous avons essayé de passer devant le leader de la manche. Nous terminions finalement en 2nd position de cette manche. Aaahh il nous fallait une nouvelle manche, fallait qu’on passe en tête. Notre vœu a été exaucé, une autre manche a été lancée. Nous remotivions les troupes en cherchant la stratégie de départ. Nous décidions de jouer le même coup qu’à la précédente. Pile poil au signal sonore nous passions la ligne de départ. Sur une allure tribord, un virement de bord  était de rigueur pour éviter la mêlée. Le vent adonnant, notre trajectoire était parfaite. Après 3, 4 bords, nous enroulions la bouée au vent en tête. Nous avions pris une certaine distance sur les autres voiliers. Nous croisions le dernier que le 2nd n’était pas encore à la bouée au vent. On a rien lâché, optimisant toute nos trajectoires sur toute la course. Nous finissions 1er, haut la main, et bien contents. C’était la dernière manche du Tournoi des 4 Nations. Nous avons retrouvé le quai du club.

Sans tarder nous sommes allés porter réclamation auprès du jury. Les suisses et les belges en avaient fait de même. Au final nos 2 équipages suisse et français ont été disqualifiés sous l’application de la règle 20.1 où il est question de héler quand on se rapproche d’un obstacle, donc le mur. Tant pis pour nous, on le saura pour la prochaine fois. Vers 19h, nous poursuivions la journée au Clubhouse du BRYC pour le repas des équipiers.

Dimanche 29 septembre, nous retrouvions tout le monde au club vers 10h en mode décontracte. L’autorité organisatrice avait assez de manches pour faire le classement. La matinée a été dédié a une sortie découverte pour ceux que ça intéressaient et qui reste à quai habituellement. J’ai laissé ma place à notre photographe préféré, Patricia. Après un déjeuner des plus chaleureux, il a fallu ranger les bateaux ainsi que tout le matériel pour le départ. A 16h, nous avons assisté à la remise des prix au club. Avec Alain nous finissions 3ème au classement général. Cet événement s’est terminé par une bonne part de tarte arrosée d’une coupe de champagne dans un esprit toujours aussi convivial. Nous reprenions la route sur les coups de 19h cap sur la France. Je me suis fait déposer sur la route à Thionville à coté du Luxembourg. D’autres aventures professionnelles m’y attendaient.

Voila, 2ème et dernier événement de la saison 2013.

Ce fut que du bonheur, des retrouvailles, des nouvelles rencontres, de la multiculture, de l’entraide, de la solidarité, de la camaraderie, des solutions parce que il y a toujours des solutions, de la chaleur humaine, des éclats de rire, du challenge, des défis, des batailles, du fair-play, des appréhensions et finalement des réussites, du surpassement de soi, des victoires pour certain, de la complicité sur l’eau, de l’harmonie avec les éléments, des sensations, de la liberté en tube, des émotions,… tout ça c’est l’esprit Neo495 et nous l’avons encore retrouvé ici en Belgique.

Je tiens à remercier Mady, le club de voile du BRYC, l’ensemble des personnes participant au bon déroulement de cet événement.

Merci à tous pour nous permettre de vivre des aventures de voiles passionnantes.

Vincent.