Neo495 Neo Frioul – Vincent & les Enfants de St. Thys

Communication Classe

2015 03 13 Vincent et les enfants de st thys

Vendredi 13 mars, c’est le jour J, la première sortie en Néo des petits moussaillons du centre Saint Thys. Légèrement à la bourre, j’arrive à la base juste 10 minutes avant l’abordage des petits pirates. Aujourd’hui ils sont au nombre de 5. Ne vous méprenez pas, c’est loin d’être leur nombre qui fait leur force. Oriana, Livia les 2 filles de l’équipe, Hugo, Bilel et ce corsaire de Théo. Les pieds et les roues sur le ponton, nous passons à l’embarquement. L’habituel débat s’amorce. Alors qui monte avec qui ? Qui prend les rênes du Néo bleu ? Qui monte à bord de la Ferrari rouge ?

Efficacement c’est tranché et tout le monde est content. Théo et Bilel font équipe, équipe de choc. Oriana et Livia, les filles, restent entre elles. Et je prends le rôle de l’équipier d’Hugo pour la première fois. En le voyant, je me dis que je devais lui ressembler à son âge. Ah oui, j’ai oublié de dire, c’est fini l’époque des équipages, un enfant, un accompagnateur. Ce sont des vrais petits mousses maintenant. Sur le bassin du Roucas Blanc tout est calme, le vent est timide. Les bateaux sont déjà gréés, le coach Tom est passé par là. Avant de prendre la mer, j’explique à Hugo que j’ai tout oublié et lui demande comment ça marche. Ça le fait rire. Ensemble on fait l’inventaire, le gouvernail, l’écoute de grand-voile, l’écoute de foc. C’est bon, on est prêt, on largue les amarres. Je lui laisse la barre et m’occupe des voiles. Tout doucement on traverse le bassin. Je lui donne un peu le cap à suivre mais c’est plus marrant de faire des zigzags, logique. Je lui demande de me dire d’où vient le vent. C’est une question difficile lorsqu’il n’y pas de vent. Il place un grand sourire, y réfléchit quelques instants et se remet à s’amuser avec la barre. On n’est pas là, non plus, pour se prendre la tête, l’objectif est de s’amuser. Je lui confie cette mission, de se diriger vers Bilel et Théo pour les doubler. A l’éclat de rire et au sourire jusqu’aux oreilles de mon équipier, l’idée semblait bonne. Du coup le cap était nickel.

Arrivés à hauteur des petits pirates, Bilel et Théo, je lui propose de les passer par tribord, à droite. A ce moment, je garde une main sur le manche pour le guider. On passe tranquillement à côté du bateau couleur Ferrari dans une ambiance de rigolades. Il lâche le gouvernail pour papoter avec ses copains. Nous venons de prendre la tête de cette course improvisée. Au bout du bassin, il faut virer, faire demi-tour. La barre à fond de son côté, J’évoque brièvement cette notion de passage du lit du vent et nous repartons en direction du zodiac de Tom. Le cap n’est pas mal. Partant du principe qu’on était premier, nous devions rester concentrés. Sur notre route, nous croisons les filles qui naviguaient tranquillement. On fait des coucous Oriana, des coucous Livia. Arrivés au zodiac, on le contourne tout doucement pour repartir dans l’autre sens. Après quelques tours en mode zigzag, mais des tours quand même, le vent s’est levé. Le bateau a commencé à giter.

C’est là où la situation devient magique. Surpris, Hugo se cramponne. La peur, l’excitation, la sensation d’aventure, tout ça mélangé se lit dans ses yeux. En prenant ça comme un amusement, des éclats de rires explosent. Nous continuons à naviguer mais les conditions restent éprouvantes pour une première sortie. Je lui propose de naviguer encore un peu. Mais voyant ses petits camarades regagner le quai, il décide qu’il est temps de retrouver la terre-ferme. Je réussis à gratter quelques secondes histoire que les autres voiliers soient amarrés et nous retrouvons, à notre tour, le ponton avec succès. A peine le Néo amarré qu’Hugo avait décidé de sortir du navire tout seul comme un grand, comme un vrai conquérant. La matinée s’est poursuivie par le traditionnel pique- nique, sandwichs, pizza, coca dans une ambiance de rigolades.

Voilà une matinée avec les petits moussaillons du centre Saint Thys.

Vincent Le Texier.

Le centre Saint Thys est un IEM (Institut Éducation Motrice) accueillant des enfants handicapés moteur, essentiellement IMC (Infirmité Moteur Cérébrale). Il a pour mission d’intégrer et d’insérer socialement, culturellement et professionnellement les enfants et adolescents accueillis. Il les aide à acquérir la plus grande autonomie possible par l’intermédiaire d’une éducation sensori-motrice, d’une scolarité adaptée, d’une intégration culturelle et d’une insertion sociale et professionnelle.