Vincent en Neo495, au Séminaire en Suisse 2011

Communication Classe

2011 Neo495 02

Le projet était de participer au National Néo495 en Suisse au port des Abériaux à Prangins sur le Lac Léman. Le séjour durait une semaine, composé d’un séminaire (entraînement) suivi d’une compétition. L’idée principale était qu’un équipage marseillais, composé de 2 équipiers et d’un bateau que nous aurions géré jusqu’en Suisse participe à ce séjour. Tout ça était théoriquement faisable, cependant, il ne nous a pas été possible de nous procurer un bateau marseillais et mon équipier n’a malheureusement pas pu se rendre disponible pour les dates du National Neo 495 Suisse. C’était mal parti.

Une fois de plus, grâce à l’implication et la réactivité d’Alain et Agnès INZELRAC, j’ai finalement pu participer à cette nouvelle aventure. Une place sur un bateau m’était réservée. Du coup, c’était reparti.

Dimanche (21/08/11) départ de l’aventure, Marseille, avec 1h30 de retard. Cela s’appelle les joies de la SNCF. Arrivé à Genève à 18h45, J’ai poursuivi mon voyage avec un autre train Jusqu’à Nyon où Michel Dabre, organisateur de cet événement est venu me chercher. Petit repas sympathique chez lui avec les premiers arrivants et direction notre centre d’hébergement, une colonie de vacances sur les coteaux du Jura, avec une vue magnifique sur les montagnes et une petite partie du lac Léman.

Lundi (22/08/11), 1er jour de séminaire qui commence par la mise à l’eau des bateaux suivie de la mise en place du mât, de la bôme et de l’ensemble des bouts. Les bateaux ont été ensuite gréés, ce qui nous a menés jusqu’en début d’après-midi.

Vers 15h, Georges, un Suisse venant d’embarquer sur l’un des neos, m’a proposé de venir avec lui pour la première sortie du national neo suisse et, du coup, ma première sortie sur le lac Léman. J’ai sauté sur cette proposition et embarqué avec Georges que je ne connaissais pas du tout. Les conditions étaient, on va dire, très légères. Pour moi, lorsqu’il y a peu de vent, il m’est difficile de bien sentir les choses donc de régler correctement les voiles. Ce réglage se doit d’être très fin. L’échange avec Georges, fin connaisseur de la voile et des conditions de navigation sur le Lac Léman, m’a permis un travail de fond. Les penons de la grand-voile étant absents, le réglage de celle-ci devenait qu’un jeu de sensations par rapport à l’allure, la vitesse et la gîte du bateau. Le travail de synchronisation entre l’allure du bateau et la position horizontale des penons supérieurs du foc montrait une accélération significative du bateau. C’était la première fois que je sortais avec un néo équipé d’un spi pour mon plus grand plaisir. Georges, habitué, m’a montré par 2 fois l’envoi du spi. Par la suite, je l’ai fait tout seul ou presque. Pour résumer, le spi asymétrique est fixé en 4 points, 1 point d’amure, 1 point de drisse pour monter le spi et 2 écoutes, tribord et bâbord. Par étape, on envoie l’amure puis la drisse et on récupère l’écoute qui va bien selon le bord sur lequel on est. Il ne faut pas oublier de rentrer le foc avant de monter le spi pour commencer. Par la suite, l’idéal est d’exécuter les 2 manœuvres (envoyer le spy et rentrer le foc) simultanément pour garder la vitesse du bateau. Alain a aussi mis en place sur d’autres néos un spi avec enrouleur ce qui facilite son envoi. Cependant après discussion, ce système provoque des perturbations sur le foc et rend son réglage difficile. Naviguer au spi c’est quand même la classe, ça m’a vraiment plu. Cette première journée s’est terminée à la colonie devant un bon verre de vin blanc suisse.

Mardi (23/08/11), 2ème jour sur le Lac Léman, arrivés à quai vers 10h30, on a gréé les bateaux, mis au point les détails vus la veille. Après déjeuner, retour sur le plan d’eau. Je repars avec Georges et j’apprends qu’il a fait les para-olympiques 3. Fois de suite. Je pense avoir beaucoup de choses à apprendre avec lui et je compte bien en profiter. Arrivée sur le plan d’eau, travail avec un parcours banane classique, une bouée au vent, une bouée sous le vent. Le but était que les 4 bateaux travaillent côte à côte mais certains, un peu plus rêveurs, sont partis en balade, le Lac Léman y est propice. L’un des exercices était de faire le maximum de virements de bord lors de la remontée au vent et le maximum d’empannages dans la descente. Nous avons fait des descentes sans le spi et des descentes avec. Le passage du spy lors de l’empannage était assez délicat. Après de multiples tentatives, il faut être lent au niveau de la barre au passage du vent debout (barreur) et rapide au niveau du passage du spi (équipier). Cette bonne journée de voile et de soleil s’est terminée à la colonie devant une bonne bière suisse à se raconter nos ressentis de l’après-midi.

Mercredi (24/08/11) 3ème jour, arrivés à quai vers 10h30, on a gréé les bateaux. Cependant le vent n’était pas de la partie. Du coup nous avons déjeuné tranquillement et nous sommes malgré tout sortis à l’aide d’une rame. Arrivés sur le plan, les conditions météorologiques ont complètement changé et nous avons eu rapidement force 3-4 pendant toute la séance pour mon plus grand plaisir. Une bouée au vent, une bouée sous vent et c’était parti pour des montées et des descentes. Lorsque j’avais le poste de barreur, j’ai essayé de suivre le conseil de Georges sur le fait de prendre un cap légèrement à tribord de la bouée et ne pas pointer dessus. Le but était de garder une distance de sécurité pour éviter de perdre la possibilité de passer la bouée en direct par une rafale inattendue. De plus, avec cette méthode, on fait légèrement plus de distance mais on gagne en vitesse dans le cas où on est en direction de la bouée au vent. Lorsque j’avais les voiles, toujours sous les conseils de Georges, j’ai essayé de préciser le réglage de ma grand-voile pendant les virements de bords. Au moment où le barreur braille  Paré à virer ??», je tiens l’écoute de grand-voile de façon à pouvoir lâcher du mou pour faciliter la manœuvre. Je baille « paré !! » à mon tour, lâche un peu la grand-voile, le bateau vire, j’attends qu’il reprenne de la vitesse et je reborde tranquillement ma grand-voile pour prendre de la puissance. Le travail du spi sous force 3-4, nous paraissant très délicat, il est donc resté dans le fond du bateau. Un avis de coup de vent sur le Lac Leman a été signalé par le biais de signaux lumineux ce qui a écourté la balade de fin de séance, dans le sens récréation, à 4 bateaux sur le lac à voguer. Le ciel s’est couvert très rapidement et s’est découvert aussi vite. Content des conditions et du travail avec Georges de cette journée.

Jeudi (25/08/2011) 4ème  et dernier jour de séminaire, d’entraînement. Georges étant absent pour des raisons professionnelles, je n’avais plus d’équipier. C’a été l’occasion pour Gérard et moi de faire un essai ensemble. Gérard est le président d’une association de Beaucaire qui devrait assez rapidement acquérir un ou plusieurs néos. Il a peu d’expérience avec ce bateau, je pensais intéressant de travailler les bases (pour moi aussi par la même occasion). En début d’après-midi le vent n’était pas au rendez-vous donc il était difficile de travailler sachant que la première chose que je fais, c’est de rechercher la direction du vent pour, après, déterminer d’allure et régler les voiles par rapport à l’allure choisie. Cette session fut plus une partie de rigolade avec Gérard qu’autre chose. On dit que rigoler c’est la santé. 2 bouées installées, nous avons quand même réussi à faire 2 à 3 aller-retour avec un vent latéral. Puis nous avons fait 3 exercices de départ où nous nous sommes moyennement bien débrouillés. Pour finir la session, le vent s’étant légèrement levé, un petit raid s’est organisé. C’a été super sympa car nous avons fait des longs bords qui nous ont permis de travailler le réglage des voiles. Content d’avoir navigué avec ce grognon de Gérard qui m’a fait tant rigoler tout l’après-midi.

Vendredi (26/08/2011), 5ème jour et théoriquement 1er jour de compétition. Cependant, vu la dégradation des conditions météorologiques, les manches de la journée ont été annulées. Le repère utilisé à la base nautique de Prangins est la forme du jet d’eau de Genève que l’on voit au loin : plus il est large plus le vent souffle. J’ai souhaité malgré tout sortir avec Georges afin de profiter de ces conditions sans négliger la sécurité. Nous nous sommes retrouvés sur l’eau avec un autre bateau et donc équipage composé de Gilles (Beaucaire) et Philippe (Suisse) venu tester le néo. On s’est donc tiré la bourre à 2 bateaux. Malgré l’optimisation du réglage des voiles, Gilles et Philippe restaient bien devant nous. Un 3ème bateau, composé d’Alain (constructeur) et Patrick (Suisse), s’est mis dans la partie. Nous étions toujours derrière. Néanmoins, nous ne nous ne sommes pas dégonflés de toute la session. Le vent s’est franchement levé et il devenait très difficile de régler les voiles et de contrôler le bateau. Nous avons décidé de rapatrier le port par nous-mêmes. Arrivés dans l’entrée du port, une vague de bateau moteur, une petite rafale et nous avons fini dans les rochers. Nous n’avons rien cassé mais je déteste finir dans les rochers. La secu nous a remorqués jusqu’au ponton.

Samedi (27/08/2011), 6ème jour et finalement 1er jour de compétition, les conditions météorologiques étaient idéales. Un parcours banane a été installé. 5 bateaux étaient sur la ligne de départ. Georges a géré la barre et je me suis occupé des voiles. Nous avons raté notre premier départ par la non-compréhension de la procédure de départ. Nous avions 1 minute de retard donc difficile de rattraper les autres concurrents sur cette première manche cependant nous avons fini 3ème. Les autres départs ont été très serrés, tous les bateaux partaient côte à côte. Sur la 3ème manche, le départ été tellement serré, un bateau à bâbord, un bateau à tribord, que nous avons passé la ligne avant le top et donc nous avons du faire le tour de la bouée de départ selon les règles de courses. Du coup il a encore été difficile de remonter les autres concurrents, nous avons fini derniers. Au fur et à mesure des manches, notre stratégie de course s’est affinée. Sur la 5ème manche, nous sommes passés en tête. Nous étions mêmes devant, en termes de distance, du bateau suisse avec les voiles Corne (plus de surface, plus de puissance). Cependant, sur le 2ème tour, le bateau n’avançait plus. Nous avions beau border, choquer les voiles, s’écarter du vent, rien y faisait. Ça râlait dur sur le bateau. J’ai jeté un coup d’œil au niveau de la quille. Nous avions chopé de la salade, des algues. Du coup il a fallu faire faire une marche arrière au bateau pour virer la salade. Pendant ce temps là, tout le monde est passé devant. Nous avons fini la manche dernier. Le soir, à table, Michel nous a rappelé qu’il n’y avait qu’un seul tour à faire pour cette dernière manche et du coup, nous étions 1er et ça, ça fait plaisir. Au final sur cette 1ère journée de compétition, sur les 5 manches, nous avons fini 3ème, 3ème, 5ème, 2nd et 1er.

Dimanche (28/08/2011), la compétition continue, 2 manches se sont déroulées, une le matin et une après la pause de midi. Le vent était bien léger. Georges m’a proposé de passer barreur et lui équipier pour régler les voiles et gérer le spi. C’est inhabituel pour moi de changer de rôle entre équipiers mais j’ai trouvé l’idée intéressante. Je me suis pris au jeu d’optimiser la vitesse du bateau sous les conseils de Georges. Sur la 1ère manche, malgré des caps intéressants nous avons fini 3ème. Nous n’avions même pas fait un tour que le bateau à voiles cornes avait fini la manche. A la pause de midi, David, organisateur suisse, participant sur le neo à voiles cornes, m’a fait remarquer que nous n’avions pas fait attention aux risées. Pas faux, ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Sur la 2ème manche, nous avons cherché ces fameuses risées. Nous sommes vite passés en 2ème position avec, juste devant, Gilles et Gérard aux couleurs de la ville de Beaucaire. Sur la dernière descente au spi nous sommes passés 1er à 2 mètres de la ligne. Cette arrivée était magnifique. Nous sommes rentrés bien satisfaits par cette dernière manche. Par la suite nous avons dégréé les bateaux, puis démâter et sorti les bateaux de l’eau. Cette journée s’est achevée par la remise des lots pour chaque participant accompagnée de multiples photos pour les souvenirs.

Lundi (29/08/2011), après une dernière nuit dans les dortoirs de la colonie, debout à 6h30 pour profiter du dernier lever de soleil au-dessus du lac avec cette nappe de nuage et les montagnes au loin. Je suis reparti en train Nyon-Genève, Genève-Lyon, Lyon-Marseille plein de souvenirs et de moments en tête.

En conclusion, cette semaine de voile sur le lac Leman, c’était mortel. Je pense avoir appris beaucoup avec Georges et je le remercie. Encore un grand moment de sport dans un esprit de convivialité, de solidarité.

Merci à tous pour nous permettre de vivre des aventures de voiles passionnantes.

Vincent.