
Pour finaliser cette aventure, l’objectif était de participer au National Neo495 en France, à Port Camargue. Celui-ci s’est déroulé pendant le week-end du 10-11 septembre 2011 sur le plan d’eau en face du Grau Du Roi.
Me voilà de retour sur le lieu où ma participation au tournoi des 4 nations 2011 a été envisagée avec Agnès et Alain INZELRAC. C’était pendant l’entraînement d’avril 2011.
Pour cette dernière étape, J’ai finalement abandonné l’idée de me procurer un bateau et de former un équipage fixe. Je me suis lancé dans l’aventure, seul, en laissant à Agnès et Alain le soin de me trouver une place dans un bateau et un équipier.
Samedi (10/09/11), après 150km et 2h de route bien agréable dans ma petite Clio, me voila arrivé à la base nautique de Port Camargue sur les coups de 12h30, pile-poil pour l’apéro. J’ai été accueilli par Michel, l’entraîneur suisse, qui m’a Immédiatement et bien amicalement proposé un petit jaune et d’autres si je voulais. Je le soupçonne d’avoir voulu me corrompre. J’ai appris 2 minutes plus tard par Agnès que j’étais classé 1er (équipier) suite aux 2 1ères étapes, le National neo495 Belgique et le National neo495 Suisse. Nous avons déjeuné tous ensemble dans un esprit de convivialité puis gréé les bateaux. Nous sommes sortis en milieu d’après-midi.
Sur cette dernière étape, c’est Stéphane qui a été mon équipier sur le Geronimo. J’ai rencontré Stéphane lors de l’entraînement d’avril 2011. Nous avions sympathisé mais n’avions pas navigué ensemble. Je savais qu’il avait une certaine connaissance de la voile et du Neo.
La 1ère sortie fut un simple tour de chauffe. Ça nous a permis, à Stéphane et à moi, de répartir les rôles sur le bateau. Nous avons décidé de ne travailler notre navigation qu’avec le réglage des voiles. Etant bien équilibré, le Neo495 peut se contrôler simplement avec les voiles en plaçant la barre bien au milieu pour que le safran soit aligné par rapport au profil du bateau. Ce mode de navigation évite théoriquement le freinage dû au safran lors de la manipulation de la barre. Pour lofer, il suffit de border les voiles. Pour abattre, il suffit de choquer les voiles. Cependant il est bien moins évident de virer de bord sans manipuler un minimum la barre. Néanmoins, dans la pratique, le Geronimo a une barre un peu raide et il est difficile de la placer pile-poil au centre. Par plusieurs fois le bateau a dérivé à tribord ou à bâbord du fait d’un mauvais positionnement de la barre mais ce travail était très intéressant. Sur toute cette première navigation nous nous sommes tirés la bourre un bon moment avec l’équipe suisse. Le 3ème bateau, l’équipe anglaise avait quelques problèmes de répartition des rôles et faisait pour le moment bande à part. Le vent s’est levé et il a été décidé de rentrer. Cette 1ère journée s’est poursuivie par un super repas au club de voile de Port Camargue dans la bonne humeur et la convivialité. J’ai même été invité à dormir chez la famille INZERLAC, le privilégié.
Dimanche (11/09/11), 10h du matin, Alain nous donne les instructions de course lors du petit déjeuner. On a gréé les bateaux, mis au point les détails vus la veille. Dans notre cas, lors de la sortie d’hier, nous avons eu quelques soucis avec la grande voile. Nous avons passé notre navigation à essayer de l’étarquer correctement avec la drisse, en vain. Les voiles carbones qui nous ont été confiées, sont difficiles à bien tendre. Pour régler le problème, en plus du point de drisse, nous avonsagi sur le point d’amure avec un bout autour de la baume, d’où 2 points de tension au lieu.
Nous sommes sortis en fin de matinée. Un parcours banane a été installé, les conditions météorologiques étaient idéales comme je les aime. 3 Neos étaient sur la ligne de départ prêts à en découdre, Monique et Graham l’équipe anglaise, Georges et Patrick l’équipe suisse, Stéphane et moi l’équipe française. L’équipe belges et l’équipe espagnol n’ont malheureusement pas pu participer à cette finale. Ce qui était marrant c’était de me retrouver face à Georges mon équipier lors du National Neo495 suisse. Le challenge s’annonçait rude. C’est parti pour la première manche, surpris par le compte à rebours des 5 minutes de départ BIM ! BAM ! BOUM ! Nous voila parti à la bourre. Ça y est, je commence déjà à râler. Stéphane me propose de naviguer qu’avec les voiles, comme la veille, je refuse. Pour moi, ce n’est pas le moment d’utiliser une méthode de navigation que l’on ne maîtrise pas totalement, notre but était de rattraper les autres, c’est tout. Nous avons malgré tout réussi à remonter le bateau anglais mais sommes restés bien derrière le bateau suisse. Nous avons fini 2ème de cette 1ère manche. Une pause s’impose, le déjeuner était le bienvenu pour se mettre d’accord sur les choix stratégiques. J’avoue que manger sur le bateau n’est un truc que j’apprécie vraiment, je m’en mets toujours partout. Mais c’était le plus pratique compte tenu du timing et ça fait du bien. Nous voila parti pour la 2sd manche. Cette fois-ci nous n’avons pas raté le départ, les 3 bateaux partent en même temps. Certains décident de d’adopter l’allure près/bon plein ce qui permet de prendre un peu plus de vitesse mais augmente la distance à parcourir. Nous décidons un près/près serré en gérant au maximum la dérive du bateau. Au final l’arrivée sur la bouée au vent s’est jouée à quelques mètres. Lors de la descente, l’équipe suisse est rapidement passée devant et nous a distancés. Nous avons fini de nouveau 2sd sur cette manche. La 3ème manche lancée, les 3 bateaux partent côte à côte. La stratégie de chacun restait la même, les 2 autres bateaux s’éloignaient (près/bon plein) pour prendre de la vitesse. Nous essayions d’optimiser au maximum le réglage des voiles en anticipant les rafales avec un minimum de coup de barre pour ne pas freiner le bateau. J’avais l’œil constamment sur les 2 autres bateaux pour voir si on arrivait à garder la même distance. Les 2 autres bateaux ont joué des priorités pour se gêner et garder leur place l’un par rapport à l’autre. Nous en avons profité pour passer la bouée au vent les premiers et commencions déjà à redescendre. Le vent ayant tourné, nous avions un vent latéral. Un œil toujours sur les autres bateaux. L’équipe suisse nous remontait à grand pas (façon de parler !!) jusqu’à venir presque à notre hauteur (sous le vent). A ce moment-là, la tension était palpable sur le bateau. Moi j’avais ma grand voile bordée au maximum et Stéphane qui me disait « Lâche un peu de GV !! Lâche un peu de GV !! ». J’avais peur de perdre de la puissance et que les Suisses nous passent devant mais il avait sûrement raison. Puis nous avons repris un peu de distance et ils sont revenus nous remonter au vent où ils nous ont pris notre vent. Nous avons résisté un petit moment jusqu’à ce qu’ils réussissent à passer devant. Nous n’avons pas lâché le morceau mais une fois dépassés il nous était difficile de les remonter. Nous avons passé la ligne d’arrivée pour la 3ème fois 2sd. C’était la dernière manche du National Neo495 France. Arrivé à quai, je suis allé féliciter mon cher Georges qui m’a dit que lorsqu’ils étaient passés au vent par rapport à notre bateau, nous étions prioritaires, nous aurions pu les pousser pour les empêcher de passer. Je ne connais pas assez bien les stratégies par rapport aux règles de priorité pour pouvoir les utiliser et je crains le contact sur un bateau qui ne m’appartient pas. Et bien sûr, j’ai félicité mon équipier Stéphane pour le travail de navigation effectué sur le bateau et pour m’avoir supporté.
Cette journée s’est achevée par l’annonce du classement final et la remise des lots pour chaque participant. J’ai finalement terminé 2sd au classement général du tournoi des 4 nations 2011, vraiment très heureux de ce résultat.
Je suis encore plus heureux d’avoir pu vivre toutes ces aventures, d’avoir rencontré toutes ces personnes avec qui j’ai partagé une passion mais aussi des moments de convivialité inoubliables, d’avoir rencontrés mes différents équipiers, anglais, suisse, français qui m’ont chacun apporté leurs connaissances, leurs expériences, leurs savoirs bien que mon but à l’origine était de former un équipage fixe ; j’en ressors finalement encore plus riches.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à l’organisation du tournoi des 4 nations 2011. Merci à tous pour nous permettre de vivre des aventures de voiles aussi passionnantes.
Pour finir, vivement la saison 2012 pour de nouvelles aventures…
Vincent.

