Vous suivez depuis quelques semaines le défi que prépare Vincent, voici la première étape de son défi, le résumé de cette journée du 7 juillet 2014.
Nous profitons de la parution de cet article pour souhaiter UN BON ANNIVERSAIRE à Vincent, et c’est l’occasion d’un petit clin d’oeil de Saint Exupéry, qui te correspond bien :
« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité »
Un projet repoussé, mais une envie, un défi malgré tout…
Lundi 7 juillet 2014, c’est le grand jour, ma première traversée en solitaire à bord de mon petit bateau à voiles. 10h du matin, sur la base nautique du Roucas Blancs, le regard sur l’horizon, tout est calme. Le vent se réveille doucement, la mer l’attend. Je prépare mon bateau, installe mon barda de navigateur dans le cockpit. A porté de main, un équipement de sécurité et d’armements (moins de 6 milles nautiques d’un abri), un talk Kiviõli, mon GPS, de quoi reprendre des forces et m’hydrater.
Je grée mes voiles, enroule mon foc. J’effectue les derniers contrôles, tout est ok. Le regard vers le ciel, les nuages sont de la partie. Au loin une barre de nuages gris se forme. Il est temps de larguer les amarres. J’embarque et quitte mon abri de référence, cap sur La Ciotat. Avec la petite brise de nord-ouest, sur l’allure de travers j’atteins à peine les 2.7 nœuds. Le voyage risque d’être long. Arrivé du côté des Goudes, je gère mes premières rafales, sans difficulté. Le sens du vent me permet de me faufiler dans ce passage étroit, entre la Baie des Singes et l’Ile Maire, j’en rêvais. A la sortie de ce couloir, je descends sud-est sous l’allure de largue.
Dès le passage de la calanque de la Gouline, j’aperçois déjà au loin le Bec de l’Aigle que je prends en cap. Le vent ayant forci, je file à environ 4.5 nœuds. Au passage de la première calanque, surpris par une rafale qui descend du vallon étroit, je pars au lof. Je choque la GV et remet mon bateau sur sa route. Du coup je redouble d’attention sur le plan d’eau, sur le découpage des falaises et les risées. A chaque vallon une rafale vient chahuter mes voiles. J’essaie d’en jouer pour maximiser ma vitesse tout en gardant mon cap. Une main sur le gouvernail, l’écoute de GV dans l’autre, je ressens l’équilibre de mon bateau. Je gère au mieux le rapport cap/vitesse. Régulièrement je choque, borde mon foc, difficile à régler au portant. La puissance est dans ma GV et je la sens dans l’écoute. Je me prends au jeu à gratter 0.2, 0.4 nœuds et me fais petit à petit aspirer par la côte.
Arrivé sur les abords de Cassis, je me reconcentre sur mon cap, le Bec de l’Aigle. Me retrouvant dans le sens des vagues, j’entame une session de départs au surf. Essayant d’accrocher le plus longtemps possible la vague en bordant ma GV, je pars à moitié au lof mais touche les 8.1 Nœuds. Ce petit jeu m’oblige à faire du vent arrière pour maintenir mon cap. Au pied du Cap Canaille, les falaises sont juste magnifiques. Au talkie, Seb me déconseille de me rapprocher des côtes où les hauts fonds nourrissent les vagues. Pas le choix, je dois garder cette allure. Le foc est totalement instable, passe de tribord à bâbord. Je décide de prendre quelques degrés au-dessus mon cap pour l’allure de grand large, plus confortable. J’arrive finalement à mieux caper en maintenant cette allure jusqu’au Bec de l’Aigle. Je me faufile entre le rocher du Bec de l’Aigle et l’Ile Verte. De part et d’autre du Bec, le vent y est très instable. J’essaie au maximum de rester au milieu du passage. Dégagé du Bec de l’Aigle, j’entame mon dernier bord. A mon grand plaisir, je finis sur un près serré, gité au taquet, jusqu’à la base nautique de La Ciotat…
21.4 milles nautiques, 4h05 de navigation, une moyenne de 5.24 nœuds, mais surtout une navigation en solitaire, juste magique, la liberté en pleine face, un grand pas sur l’autonomie, une sacrée aventure, une histoire de marin…
Vincent LE TEXIER
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